PUTAIN D'ANNIVERSAIRE


Il y a quatre jours, j'ai eu 30 ans... Je n'ai pas fait secret autour de moi du stress que ce passage d'âge pouvait m'apporter mais je me rends compte qu'on ne comprend peut-être pas vraiment bien le pourquoi de cette pression.
Avoir 30 ans, ce n'est pas en soit un âge qui me fait peur ou même qui m'inquiète, c'est juste un an de plus sur une carte d'identité. Non, ce qui me perturbe vraiment avec cet anniversaire, c'est, comme chaque année, faire le bilan de l'année qui s'est écoulée et se confronter à la vision de la trentenaire que je n'ai toujours pas l'impression d'être.
Voilà deux ans que ma vie est en travaux, que tous mes acquis sont remis en question et que le futur est incertain. Deux ans, alors cet anniversaire, ce chiffre rond, les espoirs encore lointains, c'est plus dur à avaler en cette journée. Je me suis retrouvée confrontée à la vision que j'ai toujours eu de la femme de 30 ans : cette femme épanouie, heureuse, accomplie, professionnellement stable, amoureuse, maman aussi, installée dans la vie et prête pour les 10 prochaines années. Je sais que cette image est bien entendu relayée par les médias, ou par les femmes de 30 ans sur les réseaux sociaux et ce qu'elles veulent bien dévoiler de leur vie. Alors où j'en suis moi par rapport à cette longue liste, et bien j'ai l'impression de ne remplir que 15% des objectifs.
Alors cette année, au-delà de ce chiffre rond qui a déclenché chez moi une petite crise de la trentaine, c'est surtout le bilan de l'année qui s'est écoulée qui est difficile à avaler. Cette année de remise en question, de développement personnel, de réflexion professionnelle et de crise d'adolescence à retardement, et bien elle n'est toujours pas terminée et c'est là le noeud du problème. Même si je sais que j'avance, il me semble bien long ce temps. Un an, c'est court mais ça peut paraître long aussi. Et voilà bien longtemps que j'attends cette sensation d'être enfin à ma place, d'être enfin là où je dois être et de faire ce qui me correspond. Je sais qu'il ne tient qu'à moi de faire tanguer les choses dans un sens ou dans l'autre, et je promets que j'y travaille ardemment, mais le temps passe trop vite et la deadline qu'était mon anniversaire à sonner comme une alarme au coeur de mon horloge interne.

Et puis, on ne peut pas vraiment dire que j'ai été aidé cette année, comme un message de l'au-delà cette journée s'est avéré assez désagréable, voir pourrie puisque j'ai tué mon téléphone (involontairement je précise), donc changement de programme en urgence (pendant les vacances) pour aller en racheter un d'occasion, mon cadeau d'anniversaire tant réfléchi passe donc à la trappe dans ce nouveau téléphone. Nouveau téléphone que je commence à peine à faire marcher parce petit problème de fonctionnement (en fait je dévrais écrire un article complet sur cette journée pour en retranscrire toutes les péripéties...). En même temps, passer 2 jours sans téléphone c'est un bon moyen de se couper du monde, de ne pas entendre tout le monde vous souhaiter le meilleur alors que vous êtes au 36ème dessous.

Et finalement, il m'a fallu 4 jours pour digérer ce putain d'anniversaire. 4 jours pour avoir le courage d'aller lire les messages de Joyeux anniversaire (peut-être besoin d'encore un peu de temps pour y répondre...), 4 jours pour se dire "ok c'était une journée de merde mais ça va aller", 4 jours pour reprendre du poil de la bête et repartir à la bataille du quotidien.
Si j'écris ces quelques lignes aujourd'hui, moi la pudique et la discrète, c'est pour me donner ce petit supplément de courage nécessaire, expliquer aussi mon silence, et surtout garder une trace de ces bonnes résolutions. Et puis crotte, ça me fait tellement de bien d'écrire tout ça et de le sortir de ma petite tête !

En conclusion, I will survive !



PS : Est-ce que la directrice du club des trentenaires peut me dire à quelle adresse je dois envoyer ma lettre de réclamation ?!

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